jeudi 24 février 2011

L'oiseau

Je l'ai vu partir dans le ciel, plus haut que mes pensées
Je me suis dit je dois faire ainsi.
Je suis un homme avec un passé enseveli, détruit  par les hommes à qui je l'avais offert. Sur ce qu'il en reste, ils ont posé une chape en silence de plomb.
A quelques mois de cela, j'avais observé longuement une ligne tracée dans un macadam. Elle m'intriguait. Au environ du centre se tenait incrusté une sorte de triangle métallique. Cette image me revient et me dit : voilà, pars maintenant. Tu as crié à l'aigu, passe et continue, ta voix devenue grave.

Vent me porte plus haut.

Il n'est nul besoin de longs discours aux simples vérités ; les mosimages à sortir de cette tôle, de ce carcan, de cette cage d'où je fus exclu n'ont plus à être de mon ressort.

Pourquoi briserais-je encore et encore mon coeur pour ces égarés, qui, ne connaissant que les armes, osent tuer la parole d'un autre pour des futilités non-dites, la regardent se faire assassiner sans en dire un mot, sans bouger d'un poil ?
Pourquoi les regarderais-je encore et encore prendre leurs vains chemins comme autant de courses perdues d'avance, entrainant leurs frères de proches en proches pour des avenirs pliés vers de sombres ornières ?
Pourquoi me glisserais-je encore et encore dans leurs fatras de branches sèches comme mille morts en marche, dans leurs gémissements incessants et réclamés, leurs bruits de misères où d'ombres en ombres leurs grincements et leurs bruits élevés en nombres tueurs singent à l'existence des grimaces appelées vie parce que ça bouge.

Elles sont grandes les terres nouvelles du savoir.
Elles portent en elles les possibles de demains qu'il appartient à chacun, à chaque participant de façonner, goutte après goutte, jour après jour.

J'ai mal.

J'ai mal en ce ciel où les courants sont solitudes de toi, où les
J'ai mal ton sourire et tes mots sans tenue.
J'ai mal ton esprit plombé aux dorures des palais de verre.

Ecoute !
Ecoute mon chant derrière ces cieux fermés où peinent tes pas !
Ecoute mon vol autour de cette planque où meurent tes rêves de toi.
Ecoute comme je tourne encore, ma plume sillage là où meurent tes mots.

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